Paul Richard
Contribution au développement d’outils d’aide à la conception assistée par la réalité virtuelle et augmentée : application au domaine du textile/habillement.
Voici littéralement le nom de la thèse soutenue par Mickaël Naud, en septembre 2008 à l’Université d’Angers. Encadré par deux chercheurs du LISA (Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes Automatisés), Paul Richard et Jean-Louis Ferrier, ce doctorant, financièrement soutenu par la Communauté d’Agglomération du Choletais a contribué au développement de 3 logiciels mis à la disposition de la Plateforme eMODE.
« L’idée, c’est bien de se raccrocher à une réalité, un marché potentiel. Or eMODE est en lien avec les entreprises, les futurs professionnels. Nous sommes allés avec eux à Londres, pour échanger avec des chercheurs du London College of Fashion (University of the Arts – London) qui travaillent également sur ce sujet ».
Le sujet en question, consiste à « simuler » et « interagir » : « Nous proposons de générer automatiquement des motifs complexes, avec la possibilité de visualiser le résultat sur des mannequins virtuels. Si le mannequin se déplace dans un monde synthétique, c’est ce que l’on appelle de la réalité virtuelle. S’il est représenté dans le monde réel, cela devient de la réalité augmentée », précise Paul Richard.
Moins exigeante en matériel et en temps de développement que la réalité virtuelle, la réalité augmentée est plus pertinente. Elle permet d’interagir avec les mannequins virtuels, en conservant les repères du monde réel : « On peut changer une couleur de robe, de façon instantanée ».
Testée à l’occasion de la fête de la science, fin 2008 à Cholet, la réalité augmentée a ainsi permis à plusieurs enfants, en toute simplicité, de créer leur propre version d’une robe signée Marithé et François Girbaud.
A terme, les objectifs ne sont bien sûr pas limités au champ de l’expérience ludique. Paul Richard nous plonge quelques années dans le futur : « L’un des objectifs, c’est le concept des miroirs virtuels. On pourra par exemple se faire scanner en entrant dans un magasin, et éliminer, à terme, la cabine d’essayage traditionnelle ! ». Une autre approche, encore plus innovante, n’exige pas de clonage virtuel. Elle repose sur l’application de motifs graphiques sur vêtements réels (retexturing).
Un développement loin d’être terminé. Le LISA vient d’acquérir un nouveau logiciel, pour pouvoir ajouter des applications plus poussées graphiquement, au niveau des rendus de tissus notamment (brillance de la soie, du satin, etc.).
Enfin derrière des programmes très complexes, le laboratoire de recherche s’engage à fournir des interfaces très simples, presque « intuitives ». Un potentiel, là-aussi, colossal.